Les Mines d'Alès : l'apprentissage en maître

Depuis la rentrée 2008, l'École des Mines d'Alès s'est ouverte à la formation par l'apprentissage. Deux diplômes d'ingénieurs (Génie civil bâtiment, Informatique et réseaux) sont accessibles par cette voie. Rémy Rogacki, Directeur Adjoint des études, responsable des formations sous statut salarié, dresse un premier bilan.


Croissance Actualités : Quels premiers bilans tirez-vous du lancement de la formation par l'apprentissage ?
Rémy Rogacki :
Ils sont très positifs car nous avons déjà atteint un premier palier d'évolution et connaissons une augmentation des flux. Les deux rentrées étaient bonnes en nombre de candidats avec deux sections de 20 apprentis, celle de 2010 devrait nous permettre d'accueillir 30 jeunes par spécialité. L'écho a également été favorable chez les entreprises, tant au niveau local qu'à l'échelle nationale. Cela signifie que notre offre a la capacité de rayonner sur l'ensemble du territoire. Les profils géographiques des candidats constituent un autre motif de satisfaction. La moitié sont des locaux et les autres viennent de toute la France.

C. A. : Décrivez-nous les formations ouvertes à l'apprentissage.
R. R. :
La première concerne le Génie Civil, avec un grand thème : la Conception et le Management de la Construction (CMC), avec l'intégration des notions liées aux bâtiments durables et aux énergies renouvelables. La seconde formation est consacrée à l'informatique et aux réseaux et aborde tant l'étude et le développement (les logiciels) que les systèmes et les réseaux (le matériel). Ces deux cycles se déroulent sur trois années avec une alternance en entreprises par périodes d'un mois au départ, avec une augmentation progressive pour faire en sorte que l'ultime se-mestre de la formation se passe dans un cadre professionnel.

C. A. : Comment avez-vous géré ce nouveau rapport aux entreprises, imposé par le développement de l'apprentissage ?
R. R. :
Assez naturellement car les écoles des Mines sont sous tutelle du Ministère de l'Industrie. Ainsi, le devoir de participation au dynamisme économique et industriel est inscrit dans la chartre de l'école. Le monde de l'entreprise ne nous était pas inconnu. C'est d'ailleurs cette proximité qui nous a poussé à nous tourner vers l'apprentissage. Nous ne doutions pas des capacités d'accueil des entreprises. Par ailleurs, cette voie nous permet également d'ouvrir notre école à un public nouveau, de jouer un rôle d’acsenseur social. Avec l'apprentissage, nous conduisons des jeunes originaires de DUT ou de BTS vers le statut d'ingénieur.

C. A. : Quels sont les débouchés promis à vos apprentis ?
R. R. :
La filière CMC permet de prétendre à des postes d'ingénieur de type Génie Civil Construction (bureau d’études, conduite de chantier…). Mais l'axe de notre formation offre à nos diplômés la capacité d'intégrer les aspects de bâtiments durables et d'énergies renouvelables très en amont des projets.
Et, cette capacité d'anticipation est essentielle à la conduite de projets de ce type. En fait, ils peuvent intervenir sur l'intégralité du processus de construction.
Nos ingénieurs en informatique et réseaux seront capables de travailler efficacement dans ce milieu. Mais, ils sont également susceptibles de travailler pour des entreprises où la place de ces systèmes est prépondérante. Ils vont alors assurer l'évolution et la gestion logicielle et matérielle de leur système d'information. Ils sont en quelque sorte les hommes-orchestres de l'informatique et des réseaux des entreprises.
Aujourd'hui, on constate que les parcours dans les entreprises de nos premiers apprentis se déroulent bien. Ils devraient être nombreux à conserver un poste dans leurs entreprises, les autres se lanceront sur le marché avec un CV bien étoffé.

C. A. : Nourrissez-vous d'autres projets sur le plan de l'apprentissage ?
R. R. :
Nous souhaitons rendre d'autres spécialités accessibles par cette voie. Plusieurs thématiques sont sur la balance. Nous sommes en train de valider nos choix avec nos partenaires industriels et les branches professionnelles. Nous avons l'ambition de devenir un acteur de poids dans l'apprentissage.

A court terme, nous proposerons trois diplômes par l'apprentissage et nous continuerons à développer notre offre en fonction des besoins et attentes du marché.
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