L'INSERR soutient l'éco-mobilité
Seul organisme national de formation spécifiquement dédié à la sécurité routière, l'INSERR se charge de la formation des différents acteurs dans ce domaine. L'INSERR représente également un chaînon essentiel entre la recherche et l'application sur le terrain. Son Directeur Général, Jean-Marc Sangouard, répond aux questions de Croissance Actualités.
Croissance Actualités : Comment l'INSERR est-il constitué ?
Jean-Marc Sangouard : L'INSERR, Institut National de Sécurité Routière et de Recherches, rassemble sous forme de groupement d'intérêt public des partenaires publics et privés. Quatre collèges y sont représentés. Huit Ministères d'Etat touchant de près ou de loin à la sécurité routière constituent le collège majoritaire. Viennent ensuite les collectivités locales - notre siège social étant à Nevers - dont le Conseil Régional de Bourgogne, le Conseil Général de la Nièvre, la mairie de Nevers, et la CCI de la Nièvre. Nous avons également des partenaires privés, constructeurs, importateurs, groupements d'assurances et professionnels de l'enseignement.
Enfin, nous travaillons avec les universités qui proposent les licences et maîtrises en sécurité routière et l'INRETS, l'organisme de recherche fondamentale dans le domaine de la sécurité routière.
C. A. : Comment s'articulent vos activités ?
J-M. S. : Notre mission est double : former les acteurs de la sécurité routière, inspecteurs et délégués, les animateurs des stages permis à points et les élèves officiers de gendarmerie qui se spécialisent en sécurité routière. Par le biais de la formation continue, nous formons aussi les experts en automobile, mandatés par les assureurs qui ont des agréments renouvelables tous les trois ans et les médecins qui siègent aux commissions primaires départementales pour statuer sur les retraits ou validations de certains permis. Nous avons aussi un volet Etudes et Recherches dans le champ de l'éducation routière. Par exemple, nous avons étudié les nouvelles donnes pour réformer le permis de conduire sur la demande du Ministère des Transports. Mais attention ! Nous ne sommes pas un organisme de recherche.
Nous faisons le lien entre la recherche fondamentale et l'application sur le terrain. Nous visons à la publicisation ou vulgarisation des découvertes des chercheurs.
C. A. : Avez-vous développé votre activité à l'international ?
J-M. S. : Nous répondons à quelques demandes sur le Maghreb et certains pays de l'Afrique Sub-Saharienne. Outre-mer, nous sommes à Papeete pour former les inspecteurs locaux. À la Réunion, nous avons une antenne pour y développer les compétences et l'éducation routière. En septembre, nous organiserons une action en Nouvelle-Calédonie.
C. A. : Que proposez-vous aux entreprises ?
J-M. S. : Nous organisons des formations à la demande sur les risques routiers, l'éco-conduite ou l'éco-mobilité qui permettent de réduire les coûts, les risques et de participer à une démarche environnementale.
C. A. : Qu'entendez-vous par éco-conduite ?
J-M. S. : L'éco-conduite est une façon de conduire intégrant des préoccupations économiques et écologiques. Consommer moins, c'est aussi rejeter moins de CO2, de monoxyde de carbone, de dioxyde de souffre... Mais ces deux facteurs, économique et écologique, en entraînent un troisième qui nous intéresse tout particulièrement, c'est celui d'une conduite apaisée.
Qui dit conduite apaisée dit risques mieux maîtrisés et donc plus grande sécurité routière. Il s'agit en fait de réapprendre, à ceux qui savent déjà, à conduire différemment, par exemple, en étant moins agressif sur l'accélération et le freinage. Cela amène des résultats concrets : écologique, économique et sans perte de temps. En fait, que du gain ! Ce sont là les principes et les atouts de l'éco-conduite.
C. A. : Et l'éco-mobilité ?
J-M. S. : Il s'agit pour nous d'une ambition supérieure qui va bien au-delà.
Comment aider les stagiaires à s'interpeller sur les raisons de leur propre mobilité ? Nous cherchons à les amener à se poser les bonnes questions quant à leurs déplacements. La voiture dans tel cas précis est-elle nécessaire ?
Peut-on la remplacer par un transport en commun, du covoiturage... Au-delà de la façon de conduire un véhicule dans le respect des règles du code de la route, on touche ici à d'autres niveaux de la mobilité : la motivation et la représentation.
C. A. : Quelles formations proposez-vous dans ces domaines ?
J-M. S. : Nous avons plusieurs types de formations pour toucher un public le plus large possible. Des sensibilisations sur une heure ou deux, voire une demi-journée ; des formations théoriques sur une journée où l'on pose les grands principes. Des formations théoriques et pratiques avec des véhicules adaptés qui permettent de faire apparaître les impacts directs de la formation.
Nous proposons également des formations de formateurs aux entreprises importantes qui souhaitent développer la compétence en interne.